Le présumé « viol » d’un tocard cupide.
- Oh Loulle, t’as l’air tout égrillard à rire derrière ton rade. C’est les nouvelles qui t’émoustillent ?
- Y a de quoi Victor. Tè, je te lis : « L’actrice italienne Asia Argento, figure de proue du mouvement #metoo, après avoir accusé le producteur Harvey Weinstein de viol, a versé de l’argent à un homme qui affirmait qu’elle l’avait agressé sexuellement alors qu’il était mineur, a rapporté le New York Times. Un montant de 380 000 dollars a été versé à Jimmy Bennett, un acteur et musicien de rock américain, qui assure que Mme Argento s’en est prise à lui dans une chambre d’hôtel en Californie en 2013, selon le NYT. Les avocats du plaignant ont décrit la rencontre comme une « agression sexuelle » qui a traumatisé le jeune acteur, menaçant sa santé mentale. » Etc. etc.
- Ouais. J’ai vu ça Loulle !… teng ! Le mec, il a dix-sept balais, l’âge où ta console de jeux, c’est ta bite ! Tu ne penses qu’à Ça ! Qu’aux femmes, aux Femmes, aux FEMMES. Sauf si t’es de la jaquette, mais ça ne change rien. Tu ne penses qu’aux hommes, aux Hommes, aux HOMMES !
- Bref, à dix-sept ans, on n’est pas sérieux comme disait Rimbaud. On ne pense qu’au cul ! Et c’est normal, et c’est très bien puisque la pulsion sexuelle est la condition sine qua non de la vie sur terre.
- Exactement. Et voilà un mec – acteur de cinoche et musico de rock paraît-il – qui prétend s’être fait violer par une créature de rêve ! Une superbe meuf de trente-sept vendanges, l’âge où elles sont les plus belles, les plus désirables, avec l’expérience et débarrassées des simagrées des jeunettes, l’époque où elles ne disent jamais la phrase terrible, briseuse de couple « Non, pas ce soir, je suis fatiguée ». Et voilà que le mec se retrouve dans une chambre d’hôtel avec cette ravageuse de sommier et qu’est-ce qu’il se passe ? « La rencontre en hôtel en 2013 était une trahison qui a provoqué une spirale de problèmes émotionnels au jeune homme. (…/…) Les retombées de cette expérience sexuelle étaient tellement traumatisantes qu’elles ont entravé le travail et les revenus de M. Bennett et menacé sa santé mentale ». Oh, puteng, le faux cul ! « Sa déclaration d’intention de poursuite en justice contre la comédienne portait sur une demande de 3,5 millions de dollars de dommages et intérêts pour lui avoir « infligé de manière intentionnelle une détresse émotionnelle et des pertes de salaire » à la suite de ces événements », selon le quotidien américain.
- Et les canards, dont le très sérieux New York Times, marchent dans cette combine, dans cette tentative d’escroquerie sans vergogne… teng, Victor. Moi, quand j’avais dix-sept ans, j’étais un champion de l’autocoïtpalmaire, et si une belle tatie avait voulu me faire mousser le créateur, j’aurais été à la porte du paradis !
- Non mais on hallucine. Le mec prétend s’être fait imposer une « relation sexuelle non consentie ». Ce qui est une des définitions du viol. Eh ! Oh ! Les mots ont un contenu, une précision. Une femme peut se faire violer, pénétrer dans son intimité ultime de force, contre son gré. Par un fumier qui la brutalise, qui la menace d’une arme, qui se fait au besoin aider par des complices, qui la terrorise. Là il y a une évidente et ravageuse « détresse émotionnelle ». Mais comment un mec peut-il se faire violer par une femme ? Il ne se fait pas pénétrer lui, mais pour qu’il soit « englouti », « avalé » par le sexe d’une femme, encore faut-il que son bout de tripe minable ait les proportions et la raideur nécessaire pour que puisse s’effectuer l’absorption de son viscère mâle dans un autre viscère, femelle celui-là. Seulement, comme disait notre tonton Georges « la bandaison, papa, ça ne se commande pas ». Et si le benêt Bennett en question s’est fait « violer », c’est qu’il bandait ! Or, sauf chez quelques sado-maso, la mise en forme de Popol s’accommode plus de caresses, de douceur, d’empathie, de lascivité, bref d’amour que de brutalité, de menace, de « traumatisme émotionnel ». Donc le viol d’un homme par une femme n’existe pas, ne peut viscéralement pas exister. Le mec qui se fait chevaucher par une belle amazone ne le fait jamais « à l’insu de son plein gré » pour faire une virancade.
- D’autant plus, Victor, que la « violeuse » en question n’a pas la puissance et la carrure redoutable d’une lanceuse de poids polonaise. Elle est superbe ! Et n’a pas besoin de payer un gigolo minable pour s’envoyer en l’air.
- Tu touches là la réalité de la chose, Loulle. Le fric ! Le mec, c’est un acteur de troisième série B, célèbre dans son HLM et un musico laborieux, gratouilleur de guitare de consommation courante. C’est pas de l’AOC ! Et la nana – belle, célèbre, riche, engagée -, qui le connaît depuis longtemps, qui l’a à la bonne, lui a peut-être refilé quelques thunes pour l’aider à finir ses fins de mois difficiles. Mais autour de ce tocard est venue grenouiller une meute de ces bavards avides et cupides sévissant dans ce pays de tarés et qui, par l’odeur du scandale alléché, ont embobiné le crétin pour monter cette cagade qui n’est rien d’autre qu’une escroquerie.
- Voilà qui éclaire les choses Victor. Tè trinquons en solidarité avec la « violeuse », la belle Asia Argento ! Et mort aux kons !
- Vaste programme comme disait De Gaulle…
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FEMMES on vous aime !
- Oh ! Victor, t’as entendu tout ce ramdam : les nanas, elles roumèguent grave !
- Elles en ont marre d'être des proies, d'être brimées, battues voire tuées par ces fumiers de connards qui se prétendent hommes mais ne sont que des lavettes, des lâches, des couilles-molles. On ne bat JAMAIS une femme. Et si les femmes. se révoltent elles ont bien raison. Tè, en Inde, une femme de 36 ans a surpris son compagnon en flagrant délit. Malheureusement, il ne s’agissait pas d’un adultère… En réalité, son mec était en train de tenter de violer sa jeune fille de 14 ans. Ni une, ni deux, elle s’est alors saisie d’un couteau… pour lui couper la bite !
- Fatche ! C’est des rugueuses les Indiennes !
- C’est le moins qu'on puisse dire. Mais il faut dire que là-bas, les mecs sont pires qu’ici. Il leur arrive de foutre carrément le feu à leur meuf… Chez nous, il y a un « féminicide » tous les deux jours, alors…
Elles en ont raz – non pas les aliboffis – mais les ovaires d’être les proies de ces kons d’hommes, de se faire palucher le joufflu par des gougnafiers, de se faire traiter de sales pouffes si elles ne répondent pas aux avances reloues du genre « Eh ! Mad’moisel', t’es bonn'. Donn' ton zéro six, j’te ferais grimper aux rideaux. J’ai un démonte-pneu de camionneur ! »
- Ouais Loulle. Effectivement, pour séduire une belle, ça manque un peu de finesse. Mais ça existe malheureusement. Pourtant soyons sérieux, ce n’est pas sur ce mode lourdaud, macho, bref stupide que s’organisent en général les parades de séduction entre hommes et femmes. Dans cette éternelle guerre sensuelle, depuis toujours l’homme est perdant. Mais voluptueusement perdant. Perdant parce que ce sont les femmes qui ont L’Origine du monde et que c’est nous qui voulons L’Origine du monde comme disait Tatave Courbet ! Donc, ce sont Elles qui décident, Elles qui séduisent et nous qui devrions toujours remercier le ciel pour ceux qui y croient, le Cosmos pour les autres, lorsqu’une femme nous ouvre ce qu’elle a de plus précieux, de plus intime : sa source du bonheur, sa vallée des roses, son entrée du paradis..
-… teng Victor, t’en parle bien. T’as les yeux qui brillent comme un gosse auquel on vient de donner un beau jouet.
- C’est vrai Loulle. Une femme ouverte et offerte, c’est le plus beau cadeau du monde. Je dis bien offerte, pas prise de force. Être prise de force, servir de trou à bite pour des fumiers pires que des animaux, c’est une violence dont on doit avoir beaucoup de mal à se relever. Je peux t’en parler en connaissance de cause Loulle, parce que ça m’est arrivé.
- Oh ! Oh ! Raconte Victor ! Raconte !
- Non mais regardez-les s’approcher tous ces vicelards. Le grivois, ça les émoustille !
- Allez Victor, n’ai pas de pudeurs de gazelle. Raconte.
- Eh bien voilà. Quand je glandais dans une école de journalisme à Paris, j’avais une chérie qui s’appelait Josiane et qui était à la même école de plumitifs que moi. Elle arrivait de Caen, moi j’arrivais de Cannes. Ce quiproquo nous a rapprochés. Très près…
- Bon et alors ?
- Attendez, bande de chiapacans. Tè, Loulle mets ta tournée pour me lubrifier le clapoir et vous ouvrir les esgourdes.
- Ah ! Tè, ça fait du bien. Il est bon ton Tavel.
- Bon, alors, Josiane ?
- Elle n’était pas très grande Josiane, un superbe bonsaï. Des yeux d’azur, des cheveux de geai, des rondeurs partout où il en faut et des idées mutines. Et même un peu plus ! Donc au prétexte d’un cours qu’elle avait manqué, je suis monté chez elle : une petite chambre de bonne, quartier de la Convention. Pour gravir les cinq étages, j’avais des ailes aux pieds ! Josiane m’attendait, une Noire avec elle, la superbe Fatou. J’ai saisi dans quel piège je m’étais fourvoyé quand ces deux nymphomanes se sont déshabillées !
- Oh ! Fatche. Raconte Victor.
- Eh ! Bert, ferme-là, tu vas lui couper la maïsse !
- Ouais. Il a raison, si vous me coupez tout le temps, je me tais ! Donc je vous disais… Attends, je bois un coup. Ah ! Voilà. La mémoire me revient. Donc, prestement, goulûment, ces houris me jettent sur moi, me foutent à poils et m’offrent leur bouche en guise de prélude. Une Noire, une Blanche… De la musique d’amour sur mon corps excité. Elles jouent avec moi une toccata de désir, de plaisir. Caressé, embrassé et violé sans ambages, j’ai subi, sous leur joug, le plus doux des outrages !
- Ouarf ! Ben mon salaud… C’est pas à moi que ça arriverait ça !
- Comme disait Pagnol à qui quelqu’un reprochait quelques exagérations : « C’est peut-être pas vrai, mais ça pourrait l’être, alors c’est pareil. » Mais, Bert, si être violé est un fantasme pour les hommes, c’est une violence dévastatrice pour les femmes.
- Bien dit Victor. Les femmes, on les adore, on les aime, mais avant tout on les respecte. Qu’est-ce t’en pense Bert ?
- D’accord avec toi Loulle. Tè, moi je dirais même que les femmes, je les mets sur un piédestal. Mais tout de même assez haut pour qu’elle ne puisse pas en descendre trop facilement…
Victor Ayoli
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« E y sont où ? Et y sont où ?
E y sont où les vins primeurs.
Lalala lala la la... »
- Oh ! Victor, alors ces fêtes des vins primeurs à Avignon, qu’es’ t’en pense ?
- C’était une fête. Enfin, un rassemblement. Cette fête des vins primeurs avait une originalité, c’est que les vins primeurs, je les ai cherchés !
- Et tu les as trouvé ?
- J’ai fait tout le tour, plusieurs fois du square Agricol Perdiguier, en bas de la rue de la Ré. En demandant chaque fois qu’il me fasse taster leur vin primeur. Que dalle… J’en ai trouvé trois, peut-être quatre : rive gauche, « Colombe des Vignes », c’est à dire la cave des vignerons réunis de Sainte-Cécile-les-vignes, fief de feu mon pote le grand Max Aubert, un des fondateurs de ces fêtes des primeurs. Puis rive droite « Domaine Pélaquié », à Saint-Victor-Lacoste, une valeur sûre réputée pour ses blancs entre autres, et le « Domaine des Romarins à Domazan où Xavier et Benoit Fabre, quatrième génération de vignerons, passionnés par l’art du vin mais aussi par l’art pictural : allez voir leurs cuves décorées dans leur fief de Domazan. Une trouvaille.
- Ah ! Bé tu vois bien que tu t’es régalé Victor, alors tire pas trop la gueule.
- Mouais… Mais attends, quand tu arrives dans ce petit square, ce n’est plus la même dimension qu’avant, à la grand époque du primeur où toute la ville était en fête, était la fête. Là, tu étais en radinosland : tu devais acheter un verre et cinq jetons, comme ces trucs pour les cadies de super-marché, ce qui te « donnait droit » à cinq canons de vins. Et même pas des primeurs. Puis tu avais les oreilles agressées par un orchestre qui t’imposait à fond les décibels des américonneries qui touchent plus au bruit qu’à la musique. J’ai cru qu’on était à la fête du Merda Cola primeur. Et en plus ces nuisibles sonores nous ont avertis aimablement que « Bientôt, les chanteurs des côôôtes du Rhôôône – mes potes – chanteraient « la coupôôô santôôô », avec un accent plus pointu qu’un panier d’oursins ! Tu vois l’ambiance… Heureusement, on a vu arriver, entrée Est, un groupe de quatre au cinq joyeux lurons taquinant les instruments à cuivre avec un punch jazzy du meilleur aloi ! Et les primeurs des quelques producteurs jouant encore cette carte étaient très bons.
- Victor, faut pas jeter la pierre aux producteurs viticoles : le primeur n’a plus la côte. Dans mon rade, rares sont les inconditionnels comme toi.
- Je sais Loulle. Et c’est pourquoi je les ai engueulés raisonnablement, presque aimablement, en tout cas amicalement. Mais tu as dis le mot Loulle, on a maintenant affaire à des « exploitants viticoles », plus à des vignerons, comme on a affaire à des « exploitants agricoles », plus à des paysans. Ils ont perdu une partie de leur âme. Les Bordelais sont les premiers à souffrir de cette mutation. En plus ils paient chers leur dévotion d’il y a plusieurs décennies à ce sinistre gourou venus des Amériques, le dénommé Parker, que l’on devrait prononcer « Parquet » parce que c’est lui qui a influencé les vignerons bordelais à faire des vins suralcoolisés et surboisés. Résultats, leurs vins titrent tous au-dessus de 14° et pour qu’ils soient « boisés », au lieu de les laisser évoluer naturellement dans des barriques de chênes, ils balancent dans leurs cuves en inox – ou en plastique – des pelletés de copeaux de chêne ! C’est le progrès ça Kiki, ça vient d’Amérique ! Et c’est autorisé en France ! Voila pourquoi on boit des pinards qui ressemblent à des infusions de parquets, que les consommateurs se détournent du vin et que les Bordelais arrachent leurs vignes… Et ça commence à venir chez nous.
- C’est pas faux ce que tu dis Victor, c’est pas faux. Il y aussi la loi Evin qui a bien aidé à pousser nos divins vins dans le ravin.
- Exact Loulle. En assimilant le vin, produit éminemment culturel avec toutes les gnoles grossières, type whisky, vodka, tequila et autres schnaps qui sont – elles – responsables de l’alcoolisme et de ses ravages.
Tè Loulle, pour nous redonner l’enavan di fort, de la voye, pour retrouver le goût de l’estrambord, j’ai retrouvé un article que j’ai écris il y a une vingtaine de vendanges sur les fêtes des primeurs à Avignon :
« Avignon : quand les vins primeurs font la Fête.
Tandis que claquent au vent du nord les oriflammes des Confréries vineuses, tandis que sonnent de joie les cent clochers de la cité, la Place du Palais des Papes retrouve pour une fugitive soirée ses fastes multicolores d'antan. Du temps où Avignon était capitale du monde, du temps où défilaient sous les abruptes murailles du plus grand palais gothique de la planète les ambassades chamarrées, colorées et bruissantes de musiques des grands et des puissants de la chrétienté.
Mais c'est grâce à Bacchus que la cité provençale - où Saint-Pierre, pour un temps accrocha sa barque - retrouve les fastes pour lesquels elle est née.
C'est Bacchus, le dieu de la vigne qui préside chaque année, le troisième jeudi de novembre, aux grandes bacchanales données en l'honneur de la naissance du Vin Primeur !
Les cinq cents robes de satin moiré, de soies multicolores des membres de toutes les Confréries vigneronnes de la deuxième aire d'appellation de France remontent solennellement, sous les vivats de cette foule avignonnaise si friande de fêtes, la principale artère de la ville. Elles se regroupent en un fastueux kaléidoscope aux pieds des imposantes murailles du Palais des Papes, orgueilleusement paré des atours de la Fête.
Fête du vin primeur, du vin nouveau, du premier vin sorti en chantant des cuves encore frémissantes.
Fête où l’on boit mais aussi et surtout où l’on chante, où l’on danse et pas que sur le fameux pont.
Fête du Vin, fête de Bacchus, fête de la joie de vivre, fête des vignerons dont elle chante la Gloire.
Gloire au vigneron, ce poète de la terre, ce magicien qui, d'arides cailloux fait naître le nectar préféré des dieux. Cet humaniste qui offre à ses prochains le moyen d'approcher la Lumière divine. Ce faiseur de vie dont la sueur féconde les entrailles de la terre. Ce paysan sacré qui crée le sang de Dieu.
Gloire aussi au Vin, ce dieu végétal qui prodigue généreusement à l'Homme la vigueur et l'esprit, l'humour et l'amour. Ce rassembleur qui rapproche en une communion dionysiaque les puissants et les humbles. Ce sésame du désir et du plaisir qui nous ouvre en chantant le cœur et le piège à bonheur de nos belles compagnes.
Gloire encore à la futaille, aux tonneaux, aux barriques, qui protègent, mûrissent et enfantent le Vin.
Et gloire à la bouteille, oblongue ou ventrue, dont la panse repue est une récompense.
Gloire au modeste bouchon, gardien de joie et d'éternité, dont le pop joyeux est un signal de Fête.
Gloire au hanap, au verre, au calice, au taste-vin et à la Coupo Santo, ultimes véhicules entre le Vin et l'Homme.
Gloire enfin aux Buveurs, mes frères, qui envahissent la Place et cherchent en se serrant l'espace qui dispense généreusement le Premier Vin.
Voilà ce qu'est la Fête des Vins Primeurs en Avignon où l'on chante, où l'on danse, où l'on épanche en beauté les plus larges soifs ! »
Victor Ayoli
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Tant d’impôts rend-il impotent ?
- Oh ! Loulle, t’en fais une gueule ! On t’a mangé ta soupe ou quoi ?
- C’est un peu ça. On entend parler sur toutes machines à bruit, dans toutes les étranges lucarnes, des impôts qui vont augmenter parce qu’il ne faut surtout pas faire casquer les riches.. Et si je fais mes calculs, je m’aperçois que moi, petit mastroquet, je travaille presque la moitié de l’année pour Monsieur l’État… Si on compte toutes les taxes, impôts directs, retenues sécu, CSG, CRDS, etc. j’ai travaillé, depuis le premier juin pour que dalle. Ou plutôt si, pour renflouer un État en faillite à cause de la « dette ». Et tout ça pendant que les pleins de thunes « optimisent » et donc ne paient que dalle ou presque et la moitié de mes concitoyens ne paie pas d’impôts sur le revenu…
- Attends Loulle, tu crois vraiment que tu travailles six mois de l’année pour que dalle ? Et quand tu vas au toubib, puis au pharmago, peut-être à l’hosto et que tu ne paies pratiquement rien, c’est un retour de tes impôts. Quand tu envoies tes gosses à l’école publique, à la fac et que tu ne paies pratiquement rien, c’est un retour de tes impôts. Quand tu te balades gratos avec ton superbe 4x4 sur des routes belles, nombreuses et bien entretenues, c’est un retour de tes impôts. Quand tu rentres chez toi sans te faire détrousser parce qu’il y a des flics qui assurent, plus ou moins bien, la sécurité, c’est un retour de tes impôts. Si tu vis dans un pays en paix, parce que le pays possède les moyens de se faire respecter, c’est un retour de tes impôts. Et si une justice pas encore trop saccagée fait respecter tes droits, c’est un retour de tes impôts.
- C’est vrai Victor. Je suis conscient de tout ça. Mais ça me donne tout de même la rabia… C’est humain…
- C’est une chance que tu as de payer des impôts. C’est la signature d’une démocratie. Ce qui est anormal, c’est que les impôts principaux sont la TVA qui ponctionne surtout les pauvres – ceux qui te filent la boufaïsse en étant « non imposable ». Non imposable, mon cul ! Les taxes sur la bouffe, sur l’essence, sur tous les produits et tous les services, les pauvres les paient autant que les riches. Sauf que pour ceux-ci ça ne représente pas grand-chose, et pour ceux-là beaucoup trop. Le problème est dans un système fiscal totalement archaïque, qui ponctionne le travail et privilégie le capital et le patrimoine, et que la gauche devra avoir le courage de remettre totalement à plat lorsqu’elle retrouvera le manche.
- T’es optimiste Victor. Tè ! Je mets ma tournée. Ça fera rentrer du pognon dans les caisses de Monsieur l’État !
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Vive la MORT pour que triomphe la VIE !
- Dis Victor, c'est Toussaint, ou le « Jour des Morts », je sais plus... Mais pourquoi il n'y a pas le Jour des Vivants ?
- Bonne question Loulle. Mais on devrait plutôt dire le Jour des Nés. Parce que la mort n'est pas le contraire de la vie, mais l'opposé de la naissance. La mort et la naissance sont les deux faces, absolument indissociables et totalement complémentaires de la vie. Mais il y a un tabou sur la mort, qui est pourtant l'une des deux choses les plus importantes de l'existence, avec la naissance.
On confond la mort avec l'image évidemment peu ragoûtante du mort, du « corps », de la dépouille comme disent les professionnels pour ne pas dire cadavre. Ça fait peur, c'est laid, ça pue. On l'occulte la mort, on voudrait la zapper, on en fait un concept abstrait. Les vieux, avant, ils « passaient » chez eux, comme dans la chanson d'Aznavour. Moi je me souviens de ma grand-mère. Toute la tribu était là. Et nous, les gosses, aussi. L'oncle Gus disait : « Ah ! Elle « ramasse » (pour dire que les mains de l'aïeule s'efforçaient maladroitement de remonter les draps). C'est le froid de la mort qui la prend...». Les angoisses ultimes, si vraiment elles existent, doivent être plus douces entourées de gens qui vous aiment… Maintenant, on crève seul à l'hôpital…
Le problème, c'est qu'on a fait de la mort la représentation du mal, de la cruauté, de la barbarie… Et que les religions en ont fait leur fond de commerce pour terroriser puis manipuler les pauvres crétins qui « ont la foi ».
- C'est vrai ça. Tè, c'est à vous dégoûter de mourir…
- Qu'est-ce que la mort ? D'abord, c'est un phénomène inéluctable : il n'est rien qui ne naisse et qui ne meure pas un jour. C'est déjà suffisant pour en faire un événement parfaitement naturel, voire banal, absolument intégré dans le cours des choses. Écoutons ce qu'en disait Épicure, ce philosophe Grec de la joie de vivre : « Ainsi celui de tous les maux qui nous donne le plus d’horreur, la mort, n’est rien pour nous, puisque, tant que nous existons nous-mêmes, la mort n’est pas, et que, quand la mort existe, nous ne sommes plus. Donc la mort n’existe ni pour les vivants ni pour les morts, puisqu’elle n’a rien à faire avec les premiers, et que les seconds ne sont plus. »
- C'est pas kon comme raisonnement. Mais enfin, on a le temps…
- Le temps. Voilà le bon terme, Loulle : le temps. Naître, c’est entrer dans le temps ; mourir, c’est sortir du temps.
- Finalement, la vie n’est autre que le temps qu’on met à mourir !
- T'es un sage Loulle ! Tè, mets ma tournée. La mort est absolument indispensable à la vie. Notre corps, notre viande est faite de milliards de cellules qui meurent « de notre vivant » pour être remplacées par des cellules neuves ! Elle abrite et cohabite avec des milliards de bactéries indispensables à sa bonne marche, qui naissent, vivent et meurent. Notre barbaque pensante est donc « morte » plusieurs fois dans une vie.
Et puis Loulle, l'antidote au cercueil, c'est le berceau ! Thanatos et Éros. Tout ce qui vit ne pense qu'à une chose : niquer, baiser, forniquer frénétiquement pour créer la vie ! Le plaisir, la jouissance est la récompense et surtout l'aiguillon qui fait que les sexes opposés se cherchent, se choisissent et s'éclatent dans la jouissance. Jouir, Loulle. La vie est faite pour jouir car c'est la survie de toutes les espèces qui en dépend. Après avoir copulé, le mâle peut crever : il a fait son œuvre. Quant à la femelle, la vraie porteuse de vie, elle devrait être vénérée, mise sur un piédestal.
- D'accord pour le piédestal Victor, mais alors assez haut pour qu'elle ne puisse pas en descendre trop facilement pour nous les briser. Donc, c'est une bonne chose qu'on ne soit pas « immourable » comme disait Bert.
- Bien sûr. Non mais t'imagine le foutoir s'il l'on ne mourrait plus ? Si toutes les créatures ne mourraient plus...tout en se reproduisant ? Les humains mais aussi les animaux, la végétation ? Sans la mort, c'est la planète qui serait condamnée à mort !
L'écrivain de Nyons Barjavel a écrit un roman formidable, « Le grand secret »: un savant indien a mis au point le JL3, un sérum d’immortalité stoppant le vieillissement et supprimant la vulnérabilité aux maladies chez tout être vivant. Le JL3 se montre par ailleurs contagieux et pouvant se transmettre par voie respiratoire. Il en résulte une menace terrible sur l'humanité tout entière.
- ...teng ! L'immortalité contagieuse. Fallait y penser.
- Sans la mort pas d'évolution possible : tout ce qui vit serait figé dans une forme fixe et rigide. Sans la mort pas de créativité, pas de découverte, pas d'émerveillement et pas de spontanéité. Et puis Loulle, t'imagine d'être condamné à l'immortalité ? Obligé de vivre éternellement ? Qu'est-ce que tu foutrais ? Tu ne te lèverais pas le matin pour ouvrir ton rade : pas besoin de marner, tu serais « immourable ». Tu procrastinerais de longue ! Tu renverrais tout ce qui te coûterait quelque effort aux calendes grecques. Apprendre, se cultiver ? On verra dans deux siècles. Tu deviendrais rapidement inculte, imbécile, taré, bon à rien. Et tu t'emmerderais comme...un rat mort. Pour l'éternité !
- C'est vrai que l'éternité, c'est long…
- Surtout les derniers temps, comme dit Woody Allen ! Tè, on en a fait une chanson, à l'Académie des Amoureux de l'Aïoli :
« Quand on est mort, faut s'donner du bon temps.
L'éternité c'est long, surtout les derniers temps
Quand ils font la Fête, la-haut, au paradis :
Jésus avec sa croix, leur monte l'Aïoli ! »
- Ah ! Elle est bonne Victor. T'as encore un bel organe ! Tè, je mets la tournée du patron. Mais dis-moi, les cagoulards, quand ils nous parlent de « la résurrection des morts », ils ne se foutraient pas un peu de notre gueule, non ?
- Complètement. Non mais t'imagines, tu ressuscites et tu retrouves ta belle-mère qui t'a toujours gonflé les aliboffis ; tu retrouves le mec que t'avais baisé sa femme, même que c'est pour ça que t'es mort, qu'il t'a foutu un coup de fusil ? Et ils vont habiter où ces milliards de types et de typesses, de tous les âges. Des études disent que le nombre total d'humains ayant vécu sur Terre dans tous les âges serait de 108 milliards. Alors tous ensemble sur cette Terre, t'imagines...
- Ils mangeront peut-être, mais ils devront manger debout ! Ils n'auront même pas la place pour s’asseoir !
- Et ils vont se tirer une bourre pas possible. Tiens, les politicards par exemple : Napo se chicornerait avec Jules César tandis qu'Alexandre-le-grand remettrait le couvert avec Darius ou Gengis Khan. Oh ! le bordel !
- Fatche ! T'as raison. Donc, Vive la mort ! Mais enfin Victor, tout de même, on a le temps.
- On a encore le temps de sécher quelques barriques j'espère. Et puis fais gaffe Loulle : si tu meurs, je te tue !
Victor Ayoli
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Trinquons avec Étienne de la Boétie !
- Alors Victor, ça y est ? C'est le foutoir général ? Le « ça va péter ! » qui fait rêver certain et trembler d'autres ?
- Bof. Qui lo sa ? On verra bien. Mais ça sent bon ou mauvais, selon le bord dans lequel on se trouve.
- « Debouuuuut les damnés de la teeeeeere ! »
- Tiens, écoute ce qu'écrivait un minot de 19 vendanges, Étienne de La Boétie. Je te lis, c'est dans « Discours de la servitude volontaire » https://www.singulier.eu/textes/reference/texte/pdf/servitude.pdf
« Je voudrais seulement comprendre comment il se peut que tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois un tyran seul qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent, qui n’a pouvoir de leur nuire qu’autant qu’ils veulent bien l’endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal s’ils n’aimaient mieux tout souffrir de lui que de le contredire. Chose vraiment étonnante - et pourtant si commune qu’il faut plutôt en gémir que s’en ébahir, de voir un million d’hommes misérablement asservis, la tête sous le joug, non qu’ils y soient contraints par une force majeure, mais parce qu’ils sont fascinés et pour ainsi dire ensorcelés par le seul nom d’un, qu’ils ne devraient pas redouter - puisqu’il est seul - ni aimer - puisqu’il est envers eux tous inhumain et cruel. Telle est pourtant la faiblesse des hommes : contraints à l’obéissance, obligés de temporiser, ils ne peuvent pas être toujours les plus forts. »
- Fatche, c'est vrai qu'il envoie le caganis ! Continue.
- « Quel est ce vice, ce vice horrible, de voir un nombre infini d’hommes, non seulement obéir, mais servir, non pas être gouvernés, mais être tyrannisés, n’ayant ni biens, ni parents, ni enfants, ni leur vie même qui soient à eux ? De les voir souffrir les rapines, les paillardises, les cruautés, non d’une armée, non d’un camp barbare contre lesquels chacun devrait défendre son sang et sa vie, mais d’un seul ! Non d’un Hercule ou d’un Samson, mais d’un homme et souvent le plus lâche, le plus efféminé de la nation, qui n’a jamais flairé la poudre des batailles ni guère foulé le sable des tournois, qui n’est pas seulement inapte à commander aux hommes, mais encore à satisfaire la moindre femmelette ! Nommerons-nous cela lâcheté ?
Appellerons-nous vils et couards ces hommes soumis ? Si deux, si trois, si quatre cèdent à un seul, c’est étrange, mais toutefois possible ; on pourrait peut-être dire avec raison : c’est faute de cœur. Mais si cent, si mille souffrent l’oppression d’un seul, dira-t-on encore qu’ils n’osent pas s’en prendre à lui, ou qu’ils ne le veulent pas, et que ce n’est pas couardise, mais plutôt mépris ou dédain ? C’est le peuple qui s’asservit et qui se coupe la gorge ; qui, pouvant choisir d’être soumis ou d’être libre, repousse la liberté et prend le joug ; qui consent à son mal, ou plutôt qui le recherche… Plus les tyrans pillent, plus ils exigent ; plus ils ruinent et détruisent, plus on leur fournit, plus on les sert. Ils se fortifient d’autant, deviennent de plus en plus frais et dispos pour tout anéantir et tout détruire. »
- ...teng ! Ça réveille. Un sacré coup de pied au cul !
- Et ce n'est pas fini. Ecoute cette phrase : « Mais si on ne leur fournit rien, si on ne leur obéit pas, sans les combattre, sans les frapper, ils restent nus et défaits et ne sont plus rien, de même que la branche, n’ayant plus de suc ni d’aliment à sa racine, devient sèche et morte. »
- Trop bon Victor ton mec !
- Et ça date de près de 500 ans. A une époque où on te coupait les claouis et le citron pour pas grand-chose. Mais c'était un rude, un mangeur de magret l’Étienne ! Un minot de Sarlat, macarelle ! Je te refilerais son bouquin. Tè, écoute encore un peu :
« Et tous ces dégâts, ces malheurs, cette ruine, ne vous viennent pas des ennemis, mais certes bien de l’ennemi, de celui-là même que vous avez fait ce qu’il est, de celui pour qui vous allez si courageusement à la guerre, et pour la grandeur duquel vous ne refusez pas de vous offrir vous-mêmes à la mort. Ce maître n’a pourtant que deux yeux, deux mains, un corps, et rien de plus que n’a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes. Ce qu’il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire. D’où tire-t-il tous ces yeux qui vous épient, si ce n’est de vous ? Comment a-t-il tant de mains pour vous frapper, s’il ne vous les emprunte ? Les pieds dont il foule vos cités ne sont-ils pas aussi les vôtres ? A-t il pouvoir sur vous, qui ne soit de vous-mêmes? Comment oserait-il vous assaillir, s’il n’était d’intelligence avec vous ? Quel mal pourrait-il vous faire, si vous n’étiez les receleurs du larron qui vous pille, les complices du meurtrier qui vous tue et les traîtres de vous mêmes ? Vous semez vos champs pour qu’il les dévaste, vous meublez et remplissez vos maisons pour fournir ses pilleries, vous élevez vos filles afin qu’il puisse assouvir sa luxure, vous nourrissez vos enfants pour qu’il en fasse des soldats dans le meilleur des cas, pour qu’il les mène à la guerre, à la boucherie, qu’il les rende ministres de ses convoitises et exécuteurs de ses vengeances. Vous vous usez à la peine afin qu’il puisse se mignarder dans ses délices et se vautrer dans ses sales plaisirs. Vous vous affaiblissez afin qu’il soit plus fort, et qu’il vous tienne plus rudement la bride plus courte. Et de tant d’indignités que les bêtes elles-mêmes ne supporteraient pas si elles les sentaient, vous pourriez vous délivrer si vous essayiez, même pas de vous délivrer, seulement de le vouloir. »
Le maître actuel, Loulle, c'est la finance, les banksters, les multinationales voyous. Et puis écoute ça :
« Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. Je ne vous demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre. »
- Olé ! Trop bon ton jeunot Victor ! Trop bon. Tè ! Tournée générale !
- A la nôtre et à la mémoire de notre pote Étienne. Étienne de La Boétie !
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Au bistro de la toile : « out of Africa »
- Oh fatche, Victor, je viens d'en lire une belle. La saloperie humaine à ce niveau, ça m'en file la chair de poule. Tè ! Ecoute :
« Convaincu d’être cocu, un Sud-Africain âgé de 45 ans a pété les plombs. L’individu soupçonnait son épouse de coucher avec son propre oncle après que celui-ci l’avait ramenée chez elle un soir, dans le village de Ngwamtila, près de Bushbuckridge (nord-est)
Vert de rage, l’homme a enfermé sa femme de 40 ans dans leur chambre à coucher avant de la forcer à se déshabiller en brandissant une machette. «Il avait essayé de me couper une main et menaçait de me décapiter, donc j’étais terrifiée», raconte la victime, maltraitée par son époux depuis plusieurs années.
«Je le suppliais d’arrêter».
Le mari jaloux a ensuite forcé son épouse à s’étendre et à écarter les jambes, selon news 24. Il s’est saisi d’un tube de Super Glue et a appliqué la colle sur le vagin de la quadragénaire. «Les larmes coulaient sur mon visage et je le suppliais d’arrêter, mais il n’avait pas l’air de se soucier de moi. Je ne comprends pas comment un homme peut faire une chose pareille à une femme qu’il aime», a confié la malheureuse.
La victime a tenté de retirer la Super Glue, mais l’agression lui a laissé des blessures irréversibles: la quadragénaire ne pourra plus avoir de rapports sexuels et doit supporter de fortes douleurs au quotidien. Le drame remonte au 9 mars 2013, mais la Sud-Africaine n’en avait jamais parlé auparavant. Elle explique qu’elle avait l’intention de porter plainte, mais qu’elle craint que son mari ne se venge:
«Je voulais le traîner en justice, mais il s’est enfui et reste introuvable depuis l’agression. J’ai peur qu’il revienne et qu’il me coupe la tête», conclut-elle.
C'est dans Mali Actu et c'est signé Alassane Samaké
- ...teng ! T'as raison Loulle : la konnerie doublée de la saloperie à ce niveau, ça donne une approche de l'infini. Tout ça parce qu'il soupçonnait sa compagne de le « faire cocu ». Bof… Ne vaut-il pas mieux, Loulle, avoir une participation sur un volcan que l'exclusivité d'une banquise ?!
Mais tu sais, les médias, ces jours-ci, regorgent de saloperies commises par des hommes sur des femmes. Abus sexistes, viols, agressions, attouchements non voulus, etc. Tout ça parce que la moitié des neurones des hommes sont dans leurs claouïs. Pourtant les femmes, Loulle, on doit les admirer, on peut les fantasmer, les désirer mais on doit toujours respecter leur volonté. NON, c'est NON. Et c'est tout. Les Femmes, Loulle, toutes les Femmes, avec un grand F, moi je les mets sur un piédestal.
- D'accord avec toi Victor. Mais tout de même, un piédestal assez haut pour qu'elles ne puissent pas en descendre pour nos faire chier…
- Loulle, tu as un humour désolant de mastroquet. Tè ! Mets ma tournée.
😒😒😒😒😒😒😒😒
SARKO S'EN VA-T-EN TAULE
MIRONTON MIRONTON MIRONTOLE !
« Je t’apporterai des oranges ! »
- Merde, qu’est-ce qu’il m’arrive… ? Mais ils me mettent en taule !
Comme un syndicaliste ou comme un croquignol.
T’entends ça Carlita. Et pourquoi ? Oui, pourquoi ?
Pour trafic d’influence. Est-ce bien adéquat ?
En plus pour corruption. C’est quoi ça Carlita ?
- Le Robert dit des trucs pas jolis mon béta :
« Avilissement, pourriture, putréfaction,
Vice, pots-de-vin, bakchich, prévarication… »
- Où ont-ils trouvé ça tous ces juges bâtards
Qui veulent me coincer, m’envoyer au mitard ?
- Tu sais bien mon chouchou, c’est avec leurs écoutes
- C’est pas moi, c’est Bismuth ! Pfff ! Tiens, ça me dégoute.
Soupçonner ma campagne d’avoir été payée
Par du fric Kadhafi ? Alors ? C’est l’amitié !
Puis, l’ami Mouammar, c’est pas demain qu’il parle !
Je m’en suis occupé, il fera plus le marle !
Tu vas voir Carlita, je vais me les farcir
Tous ces flics et ces juges, qui font qu’à me noircir.
- Comment Nico ? Farcir ? Tu coucherais avec ?
Attention là, Chouchou, tu touches à mon bifteck !
- Meu non ! Meu non enfin. C’est façon de parler.
Quand je dis « les farcir », ça veut dire « blackbouler ».
- Attention mon Chouchou, ces juges sont des pittbulls
Vaut mieux pas leur tomber entre les mandibules !
Attends, tous tes amis vont crier au complot
Pour déconsidérer ce parquet virago…
- Les amis politiques, Carlita, j’vais te dire,
Quand tu es dans la merde, ce sont ceux-là les pires !
- T’en fais pas mon chouchou, tu auras des oranges
Dans ta belle prison. Et des slips de rechange.
Ecoute ! Ecoute !
- Où se trouve la plus petite prison de France ?
- Dans la tête de Sarkozy, Il n'y a qu'une seule cellule.
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La dette ? Va fan culo...
« Avec la dette, dette, dette
La faillite nous guette, guette, guette
Et tonton Bayrou, rou, rou
Va aller au trou, trou, trou ! »
- Teng, Victor ! T’as pas vergogne de plaisanter alors que le pays, ils disent qu’il est au bord de l’abîme !
- Bime, bime !
Mais enfin, Loulle, chacun sait que la « dette », on la remboursera jamais ! Mieux, en la jouant fine, elle peut nous rapporter de la fraîche !
Ça s’est souvent fait dans notre longue histoire mouvementée. Tiens par exemple, Philippe-le-bel, celui de notre tour, il était endetté jusqu’au cou. A la paiolle. Or en ce temps, il existait une sorte de mafia militaro-religieuse riche comme Crésus a force de faire les poches de tous les manards, serfs et autres pélucres. C’était les Templiers. Le beau Philippe, il fait ni une ni deux : dans la nuit, il a fait arrêter, et même un peu trucider tous les membres de cette secte. Jusqu’à leur « capo di tuti i capi », Jacques de Molay. Il le fera cuire en grande cérémonie ! Et il a surtout confisqué toutes leurs richesses. Fini la dette. A pu la dette.
- Teng ! Ce matin, t’as forcé sur le rosé de Tavel ou t’es un génie de la finance. Et comment tu fais ? On va trucider et confisquer qui ?
- Bé voilà. Un peu d’imagination et de culot. Le lundi 8 septembre, tonton Bayrou se fait renvoyer au vestiaire avec son vote de confiance. Il ne peut dès lors que présenter sa démission à Macrounet. Qui l’accepte.
Tout de suite, la Merluche demande la démission du président. Qui refuse et, s’il est malin et s’il a les aliboffis bien pendu, nomme Mélanchon premier ministre !
- Là je crois que t’envoie le bouchon un peu loin. Et puis pourquoi la Merluche et pas la Le Penuche dont le parti a un autre poids que LFI ?
- A cause de la dette. J’ai bien dit « s’il est malin ». En mettant la Merluche au pied du mur : « Démerde-toi avec la dette, avec les organismes de notation, avec l’Europe et tout le Saint-Frusquin ».
Et Merluche, s’il a lui aussi les aliboffis bien pendues, décrète immédiatement la suspension unilatérale du remboursement de la dette. Il l’a dit et écrit bien souvent.
Ce serait un véritable coup de tonnerre dans le landerneau des voyous de la finance ! Cris d’orfraie, menaces, dégradation de la « note ». Rien à foutre !
Il faut savoir que cette dette - que l’on doit en particulier à Sarkozy et à Macron - , elle appartient à 47 % à des organismes nationaux, banques de France, banques privés, assurances, sociétés de crédit ainsi que de riches particuliers. Ce qui veut dire que 53 % de cette dette appartient à des magouilleurs de la finance étrangers, principalement aux USA, dans quelques pays d’Europe et en Asie. Dis, Loulle, est-ce que ça te trouerait vraiment le cul si on enfilait les fonds de pensions des retraités du Texas ou du Minesota ? Moi, non. Et ce serait rendre la monnaie de sa pièce douanière à Trump.
Et que crois-tu qu’il se passerait ? Les détenteurs des titres de cette dette sont à 60% des fonds de pension étazuniens ou britiches, des fonds spéculateurs planqués dans les paradis fiscaux et recyclant le fric dégueulasse des trafics d’armes, de drogues, d’êtres humains, d’organes, etc., des banques d’affaires véreuses, des fonds souverains rapaces du Golfe et de Chine.
Que feraient donc ces « marchés » ? Ben, ils braderaient ces dettes, qui sont titrisées, jusqu’à 20% de leur valeur (nominal et intérêts compris). Et alors là, il suffirait de prendre ces « marchés » à leur propre jeu : le gouvernement français, par l’intermédiaire de la Caisse des dépôts et des Caisses d’épargne, rachèterait ces titres de dettes à bas prix, réduisant des deux tiers cette dette !
Un emprunt obligatoire à intérêt inflation + 0,5% auprès des près de trois millions de millionnaires français jusqu’à apurement total de la dette remet le pays à flot. Les dizaines de milliards d’euros (entre 60 et 105 selon les calculs) ainsi soustraient au service de la dette seraient utilisés à investir dans de grands travaux d’énergies nouvelles, de conquête d’une «nouvelle frontière» : la mer, de développement durable, d’augmentation raisonnée mais conséquente des salaires, de réindustrialisation du pays, de réarmement car Si vis pacem para bellum, etc. Et pendant qu’il s’occuperait de ça, Merluche ne lècherait pas les babouches – et je suis poli – de la racaille islamiste.
- Teng ! Alors on est – presque – sauvé. Tè, je mets ma tournée !
- A la nôtre, mais pas Allah nôtre, qui est – hélas - le credo actuel de la Merluche…
Victor AYOLI
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– Oh ! Victor, t’as entendu tout ce ramdam : les nanas, elles roumèguent grave ! Tè, en Inde, une femme de 36 ans a surpris son compagnon en flagrant délit. Malheureusement, il ne s’agissait pas d’un adultère… En réalité, son mec était en train de tenter de violer sa jeune fille de 14 ans. Ni une, ni deux, elle s’est alors saisie d’un couteau… pour lui couper la bite !
– Fatche ! C’est des rugueuses les Indiennes !
– C’est le moins qu’on puisse dire. Mais il faut dire que là-bas, les mecs sont pires qu’ici. Il leur arrive de foutre carrément le feu à leur meuf… Chez nous, il y a un « féminicide » tous les deux jours, alors…
Elles en ont raz – non pas les aliboffis – mais les ovaires d’être les proies de ces kons d’hommes, de se faire palucher le joufflu par des gougnafiers, de se faire traiter de sales pouffes si elles ne répondent pas aux avances reloues du genre « Eh ! Mad’moisel’, t’es bonn’. Donn’ ton zéro six, j’te ferais grimper aux rideaux. J’ai un démonte-pneu de camionneur ! »
– Ouais Loulle. Effectivement, pour séduire une belle, ça manque un peu de finesse. Mais ça existe malheureusement. Pourtant soyons sérieux, ce n’est pas sur ce mode lourdaud, macho, bref stupide que s’organisent en général les parades de séduction entre hommes et femmes. Dans cette éternelle guerre sensuelle, depuis toujours l’homme est perdant. Mais voluptueusement perdant. Perdant parce que ce sont les femmes qui ont L’Origine du monde et que c’est nous qui voulons L’Origine du monde comme disait Tatave Courbet ! Donc, ce sont Elles qui décident, Elles qui séduisent et nous qui devrions toujours remercier le ciel pour ceux qui y croient, le Cosmos pour les autres, lorsqu’une femme nous ouvre ce qu’elle a de plus précieux, de plus intime : sa source du bonheur, sa vallée des roses, son entrée du paradis..
-… teng Victor, t’en parle bien. T’as les yeux qui brillent comme un gosse auquel on vient de donner un beau jouet.
– C’est vrai Loulle. Une femme ouverte et offerte, c’est le plus beau cadeau du monde. Je dis bien offerte, pas prise de force. Être prise de force, servir de trou à bite pour des fumiers pires que des animaux, c’est une violence dont on doit avoir beaucoup de mal à se relever. Je peux t’en parler en connaissance de cause Loulle, parce que ça m’est arrivé.
– Oh ! Oh ! Raconte Victor ! Raconte !
– Non mais regardez-les s’approcher tous ces vicelards. Le grivois, ça les émoustille !
– Allez Victor, n’ai pas de pudeurs de gazelle. Raconte.
– Eh bien voilà. Quand je glandais dans une école de journalisme à Paris, j’avais une chérie qui s’appelait Josiane et qui était à la même école de plumitifs que moi. Elle arrivait de Caen, moi j’arrivais de Cannes. Ce quiproquo nous a rapprochés. Très près…
– Bon et alors ?
– Attendez, bande de chiapacans. Tè, Loulle met ta tournée pour me lubrifier le clapoir et vous ouvrir les esgourdes.
– Ah ! Tè, ça fait du bien. Il est bon ton Tavel.
– Bon, alors, Josiane ?
– Elle n’était pas très grande Josiane, un superbe bonsaï. Des yeux d’azur, des cheveux de geai, des rondeurs partout où il en faut et des idées mutines. Et même un peu plus ! Donc au prétexte d’un cours qu’elle avait manqué, je suis monté chez elle : une petite chambre de bonne, quartier de la Convention. Pour gravir les cinq étages, j’avais des ailes aux pieds ! Josiane m’attendait, une Noire avec elle, la superbe Fatou. J’ai saisi dans quel piège je m’étais fourvoyé quand ces deux nymphomanes se sont déshabillées !
– Oh ! Fatche. Raconte Victor.
– Eh ! Bert, ferme-là, tu vas lui couper la maïsse !
– Ouais. Il a raison, si vous me coupez tout le temps, je me tais ! Donc je vous disais… Attends, je bois un coup. Ah ! Voilà. La mémoire me revient. Donc, prestement, goulûment, ces houris me jettent sur moi, me foutent à poils et m’offrent leur bouche en guise de prélude. Une Noire, une Blanche… De la musique d’amour sur mon corps excité. Elles jouent avec moi une toccata de désir, de plaisir. Caressé, embrassé et violé sans ambages, j’ai subi, sous leur joug, le plus doux des outrages !
– Ouarf ! Ben mon salaud… C’est pas à moi que ça arriverait ça !
– Comme disait Pagnol à qui quelqu’un reprochait quelques exagérations : « C’est peut-être pas vrai, mais ça pourrait l’être, alors c’est pareil. » Mais, Bert, si être violé est un fantasme pour les hommes, c’est une violence dévastatrice pour les femmes.
– Bien dit Victor. Les femmes, on les adore, on les aime, mais avant tout on les respecte. Qu’est-ce t’en pense Bert ?
– D’accord avec toi Loulle. Tè, moi je dirais même que les femmes, je les mets sur un piédestal. Mais tout de même assez haut pour qu’elle ne puisse pas en descendre trop facilement pour nous emmerder…
Victor Ayoli
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Championnats du monde de la flemme !
- Oh ! Victor, t'es là ? Je croyais que t'étais allé aux Championnats.
- Quels championnats ? Ceux de cyclisme ? Ceux du jeter de verre vide en Rhône plutôt ?
- Mais non, bougre de nifle. Je te parle d'un championnat à ta portée : le Championnat du monde de la flemme ! Il a eu lieu au Monténégro. Une seule épreuve : s'allonger sur un matelas et...ne rien faire du tout ! Le recordman a ainsi glandé avec pugnacité pendant 37 heures !
- Pas mal. Ça demande de l'entrainement : des séances de canapé journalière, du hamac l'été, de la chaise longue. Moi, je fais de l'entrainement fractionné : ce qu'on appelle chez nous, dans cette Provence prodigue en champions de la flemme, le pénéqué. Ce sont des mini sieste de 15 à 20 minutes. Rien que le mot, en étirant la bouche sur une voyelle modulée, appelle le bâillement jouissif. Pas le vulgaire bâillement de fatigue, mais l’opulente ouverture de bouche travaillée qui gonfle la gorge et baigne délicatement les yeux de petites larmes de bonheur.
Regardez-le, l’athlète du hamac, le champion du carré d’herbe sous le ciel bleu, le gymnaste du fauteuil, bref, l’adepte du Pénéqué ! Après un dernier ballon de rouge ou de rosé bien frais venant parfaire la volupté gastronomique d’un grand aïoli ou autre repas fortement aillé, son abdominal tressaute délicatement tandis qu’il s’étire voluptueusement puis que ses muscles se relâchent comme ceux des félins. Il émet, avec une discrétion de bon aloi, un dégazage buccal qui le fait baigner dans une aura odorante assurant sa tranquillité en éloignant les mouches et les fâcheux. Sa nuque s’alourdit et bascule vers l’arrière. Sa mâchoire pointe vers le bas, arrondissant sa bouche en cul de poule. Ses paupières s’alourdissent et se ferment, ses moustaches tressaillent et ses narines palpent l’air par petits coups savants. Comme l’avare touche son portefeuille dans sa veste pour se rassurer, sa main palpe précautionneusement, à l’entresol, ce qu’il a de plus précieux. Dès lors, apaisé, il est sur la rampe de lancement, prêt pour le grand départ vers le Pénéqué !
Le signal de l’embarquement pour Cythère est donné par quelques petits grognements de plaisir, préludes à un ronflement soyeux, raffiné comme les basses à l’orgue d’une fugue de Bach. Ça y est, l’esprit du bienheureux a pris son essor. Il est seul même au milieu d’une foule, même au milieu du bruit et de l’agitation. Il vole. Non, pas comme un banquier, comme un oiseau ! Il fend l’azur de son corps gracieux, taquine la mouette mutine, rivalise de prouesses avec l’hirondelle, règne comme l’aigle sur le pauvre monde des rampants.
Heu-reux ! Il est heu-reux !
- Fatche ! On sent l'entrainement là, Victor. Mais enfin, les fainéants sont méprisés par la société. Ne dit-on pas que « l'oisiveté est mère de tous les vices » ?
- Il est temps de se débarrasser de cette culture influencée par le religieux et le politique, cette horreur imposée par les parasites des clergés et des puissants : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » et Microlax 1er qui proclamait « travailler plus pour gagner plus ». L’importance du travail est défendue par les politiques de tous bords et rassemble sous la même bannière la CGT, le Medef, l’Église catholique et autres névroses collectives appelées religions.
La paresse est pourtant le véritable but de l’humanité. Le fric n’est rien d’autre qu’un petit morceau de paresse. Plus on en a, plus on peut goûter en abondance aux délices de la paresse. Le capitalisme organise le travail de telle sorte que l’accès à la paresse n’est pas le même pour tous. Seul peut y goûter celui qui détient du capital. Ainsi, la classe des capitalistes s’est-elle libérée de ce travail dont toute l’humanité doit maintenant se libérer !
- Merde, c'est vrai ça. T'as du fric, tu glandes à ta guise. T'en as pas, tu trimes...
- D’où la nécessité d'un revenu universel de glandage. Paul Lafargue et son Droit à la paresse réclamait déjà une sorte de revenu universel sous forme de temps libre : « Si, déracinant de son cœur le vice qui la domine et avilit sa nature, la classe ouvrière se levait dans sa force terrible pour forger une loi d’airain, défendant à tout homme de travailler plus de trois heures par jour, la Terre, la vieille Terre, frémissant d’allégresse, sentirait bondir en elle un nouvel univers… ».
Même Aristote était un fier adepte de la sainte et saine fainéantise. Il y a 2300 ans il proclamait: « Si chaque outil pouvait exécuter de lui-même sa fonction propre, si par exemple les navettes des tisserands tissaient d’elles-mêmes, le chef d’atelier n’aurait plus besoin d’aides, ni le maître d’esclaves. » Aujourd’hui, avec les robots, le rêve s’est réalisé, mais en cauchemar pour tous, parce que les relations sociales n’ont pas évolué aussi vite que la technique. Et ce processus est irréversible : jamais plus des travailleurs ne viendront remplacer les robots et automates. De plus, là où du travail « humain » est encore indispensable, on le délocalise vers les pays aux bas salaires, ou on importe des immigrés sous-payés pour le faire, dans une spirale descendante que seul le rétablissement de l’esclavage pourrait arrêter.
- C'est vrai que les emplois deviennent une denrée rare. Et que la concurrence de clandestins et de « travaileurs détachés » payés à coups de lance-pierres nous rapprochent de l'esclavage.
- Le plus intelligent des esclavagiste, c'est celui qui a commencé à payer – peu – les esclaves… C'est le modèle des Rosbifs avec leurs contrats de travail « à la journée », des Allemands avec leurs emplois à 2 euros de l'heure. Chez nous, on n'en est pas encore là mais c'est dans le programme de tous les prétendants de droite à la « magistrature suprême » comme ils disent.
Tout le monde sait cela, mais personne ne peut le dire. Officiellement, c’est toujours « la lutte contre le chômage », en fait contre les chômeurs. On trafique les statistiques, on « occupe » les chômeurs au sens militaire du mot, on multiplie les contrôles tracassiers. Et comme malgré tout, de telles mesures ne peuvent suffire, on rajoute une louche de morale, en affirmant que les chômeurs seraient responsables de leur sort, en exigeant des preuves de « recherche active d’un emploi ». Le tout pour forcer la réalité à rentrer dans le moule de la propagande.
- Bon. Faut méditer tout ça Victor. Je vais installer des chaises longues dans le bistro, avec un slogan : « Au rendez-vous des fainéants » !
- En attendant, mets ma tournée !
Victor Ayoli
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Pour sortir de l’impasse politique :
le tirage au sort
- Oh ! Loulle, comment tu vas depuis qu’on n’est plus gouverné ?
- Comme tu vois, pas plus mal.Mais enfin, les dés étaient pipés pour ce coup d’escoube au gouvernement.
- Pourquoi ?
- Attends tu as vu comment ça se passe le vote pour une motion de censure ? Seuls ceux qui sont Pour vont déposer leur bulletin dans je ne sais quelle urne et en dehors de la salle principale. Et pour cela ils ont dû passer sous les fourches caudines des espions désignés par les chefs des partis proposant la censure : l’œil des islamogauchistes pour les mélanchoniens et leurs affidés couillemolliens, l’œil de Moscou pour les lepéniens. Et le réflexe mouton de Panurge aidant, aucun député ne peut oser se désigner lui-même comme refusant la censure en n’allant pas la voter, même si c’est sa conviction profonde. J’appelle ça une pantalonnade !
- Bien vu Loulle. Et cela montre que la Cinquième République, faite pour un géant, est salopée par les boutiquiers actuels. Il faut donc en changer. Mais faut pas compter sur ceux qui sont en place pour la laisser justement cette place.
- Les élections sont faites pour ça.
- Devraient être faites pour ça Loulle. Mais en réalité une fois élu, l'homme ou la femme politique d'aujourd'hui est indéboulonnable, il n'a de comptes à rendre à personne, il peut trahir cyniquement ses électeurs en faisant impunément le contraire de ce qu'il a dit, il est passible de par sa position de se laisser acheter par des groupes de pression en favorisant telle ou telle idéologie, tout le monde voit bien que dans ces conditions le peuple est impuissant, qu'il est dépossédé de son pouvoir, qu'il n'a pas son mot à dire, et que ça n'a aucun sens de persister à appeler démocratie cette oligarchie ploutocratique essentiellement corrompue et prévaricatrice.
Si on ne veut pas que les fascistes arrivent LEGALEMENT au pouvoir, comme Hitler en Allemagne, il est temps de jeter à la poubelle de l’histoire cette république « des copains et des coquins » pour mettre en place une République n°6. Le problème de la démocratie, Loulle, c’est l’impuissance des peuples à contrôler ce que font leurs gouvernants. Le bulletin de vote ne revient qu’à donner un blanc-seing à ceux que nous élisons, sans possibilité de changement ou de rectification.
- Ouais, mais pour une sixième république, dès l’élection de la Constituante, tu vas voir arriver les mêmes vieux chevaux de retour…
- Pour parer à ce risque, il faut écouter Montaigne : « Lorsque dans la république le peuple en corps a la souveraine puissance c’est une démocratie ; lorsque la souveraine puissance est entre les mains d’une partie du peuple, cela s’appelle une aristocratie. » Ce géant proposait pour mettre en place par exemple une Constituante, le tirage au sort ! « Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie, le suffrage par choix est de celle de l’aristocratie. Le sort est une façon d’élire qui n’afflige personne, il laisse a chaque citoyen une espérance raisonnable de servir sa patrie. » Et il estimait que les lois devaient être mises à l’essai : « La constitution de Rome et d’Athènes à cet égard était très sage, les arrêts du sénat avoient force de loi pendant un an ils ne devenoient perpetuels, que par la volonté du peuple. »
- …taing ! Il avait oublié d’être kon ce Montaigne. Tout de même Victor, le tirage au sort ! C’est jouer à la politique comme au loto !
- Ça existe déjà Loulle.
- Ah bon ! Où !!!!!?????
- Ben, pour des choses très importantes : les jurés de cour d’assise sont tirés au sort parmi tous les citoyens jouissant de leurs droits civiques. Et ça marche très bien. Si les représentants (les députés) de l'assemblée nationale étaient tirés au sort parmi l'ensemble des citoyens de France, l'assemblée nationale ne serait pas un corps d'élite à prédominance de riches, mâles, blancs, seniors. Au contraire, il ressemblerait à un échantillon statistique de la population française : de femmes, d'employés, de cadres, de chef d'entreprise, de riches, de pauvres, de vieux, de jeunes, d'hétérosexuels, d'homosexuels, ... etc, etc. Chacun constate que le suffrage universel ne tient pas ses promesses d’émancipation : l’élection induit mécaniquement une aristocratie élective, avec son cortège de malhonnêtetés et d’abus de pouvoir. Avec l’élection, les riches gouvernent toujours, les pauvres jamais.
- Pas mal vu Victor. Tè, je viens de tirer au sort une bouteille de Côtes-du-Rhône Domaine des Bouzons.
- Alors à la nôtre !
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Salvete socii et amici du bistro de la Toile
Mes biens chers frères, mes biens chères sœurs – surtout vous mes très très chères sœurs. En ce dimanche s’approchant des fêtes de la nativité – que nous avons « emprunté » aux païens - je voudrais vous faire toucher du doigt une manifestation de la grande Sagesse de Dieu dieu.
Lorsque Dieu dieu créa le monde, il décida de concéder deux vertus aux hommes de chaque peuple afin qu'ils prospèrent.
Par exemple il rendit : les Suisses précis et pacifistes, les Anglais flegmatiques et ironiques, les Japonais travailleurs et réalistes, les Italiens joyeux et humanistes.
Quant aux français, il dit :
« Les Français seront intelligents, honnêtes et macronistes (ou lepeniste ou mélanchonistes). »
Lorsque le monde fut achevé, l'ange qui avait été chargé de la distribution des vertus demanda à Dieu dieu :
« Seigneur, Tu as dit que Tu octroyais deux vertus à chaque peuple, mais les Français en ont trois. Est-ce pour cela qu'ils se placent au-dessus des autres ? »
Le Seigneur répondit : « En vérité, Je te le dis, chaque peuple a deux vertus y compris les Français, car chacun d'entre eux ne pourra en posséder que deux à la fois.
Ce qui veut dire que :
- si un Français est macroniste (ou lepeniste ou mélanchonistes) ET honnête, il ne sera pas intelligent ;
- s'il est macroniste (ou lepeniste ou mélanchonistes) ET intelligent, il ne sera pas honnête ;
- s'il est intelligent et honnête, il ne peut pas être macroniste (ou lepeniste ou mélanchonistes)"
Et, dilectis fratribus et sororibus carissimi, non oblivisci sanam Horatii verba: “ Nul placent diu nec vivere carmina possunt, quae scribuntur aquae potiribus”
(J’apprends le latin non obstant mon nombre conséquent de vendanges, alors je vous en fait profiter! Tant pis pour vous!)
Ce qui veux dire à visto de nas: “Aucun plaisir ni aucun poème ne peuvent vivre s’ils sont écrits par des buveurs d’eau.
Clitoris pecata mundis, secula secondom, bonum vinum letificat cor hominum. Amen (à boire)
Victor Ayoli Nonce (défroqué) des Embiez
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Foot thèse, foutaises
- Oh fatche Victor, t’as vu ça, l’O.M s’est pris une estrigoussée d’enfer et au stade vélodrome en plus par les Quatarparisiens ! La honte...
- Qu’est-ce qu’on en a à braire Loulle ? La finalité des grandes « compétitions » sportives : mobiliser et distraire la « populasse » avec des niaiseries afin qu’elle ne voit pas le zob qui l’enfile sans vaseline !
Ils nous les gonflent jusqu’à les faire éclater avec leur konnerie de foot. Les lucarnes à décerveler s’en donnent à cœur joie, suivies par les machines-à-bruit et les canards-laquais. Allez, plus qu’un jour…
- Quand même Victor, si tu lèves l’O.M. à Marseille, qu’est-ce qu’il reste ?
- L’aïoli et la bouillabaisse dans le positif, une certaine jeunesse très en avance à l’école du crime avec des tueurs de 14 ans, dans le négatif.
Cet enfumage organisé, mondialisé, va dans le sens d’un des objectifs des néo-cons (et kons tout courts) qui nous gouvernent :
* Empêcher le public de réfléchir et de se poser intelligemment des questions sur sa condition et sur la manière dont la société est organisée et dirigée.
* Rendre le public plus facilement manipulable en affaiblissant ses capacités d’analyse et de sens critique.
Pour ce faire, Le Lay a, en son temps, avec une étonnante franchise, reconnu que la finalité de TF1 est de « rendre les cerveaux disponibles pour CocaMerde ».
Les moyens pour atteindre ces objectifs sont connus :
* Diffuser massivement des programmes TV débilitants, en premier lieu le sport, les jeux débiles et les téléréalités.
* Noyer les informations et connaissances importantes dans un flot d’informations insignifiantes. C’est la censure par le trop-plein d’informations.
* Promouvoir des loisirs de masse débilitants. Le foot ! Le foot ! Le foot !
* Encourager la consommation de tranquillisants et somnifères. Un peuple abruti et accro ferme sa gueule.
* Autoriser sans restriction la consommation d’alcool, et le vendre à un prix accessible aux plus défavorisés.
* Faire en sorte que l’éducation donnée aux « couches inférieures » soit du plus bas niveau possible. Et faire en sorte qu’elles soient fières de leur inculture en donnant le bac à neuf « candidats » sur dix. (Pour ne pas l’avoir, c’est compliqué, il faut en faire la demande bien à l’avance et si possible être pistonné !)
* Réduire le budget de l’éducation publique, et laisser se développer dans les écoles des conditions de chaos et d’insécurité qui rendent impossible un enseignement de qualité. Ceci afin que les « zélites » friquées se retrouvent entre elles dans des instituts privés.
* Limiter la diffusion des connaissances scientifiques (en particulier dans les domaines de la physique quantique, de la neurobiologie, et surtout de la cybernétique - la science du contrôle des systèmes vivants ou non-vivants).
* Limiter aussi la diffusion des concepts les plus puissants concernant l’économie, la sociologie, ou la philosophie. BHL plutôt que Bourdieu ou Généreux.
* Parler au public de technologie plutôt que de science. Etc., etc.
* Prendre conscience de la manière dont les crapules – tant politiques qu’économiques ou religieuses - qui nous gouvernent nous manipulent, c’est déjà faire acte de résistance !
Eh ! Les femmes, pendant que votre « seigneur et maître », collé devant sa télé, reste affalé sur le canapé en vociférant entre deux éructations de bière tiédasse aux « exploits » de mononeuronés millionnaires en culotte courte, profitez-en pour sortir, draguer ou vous laisser draguer ! Il reste encore quelques « pistachiers » foutophobes, accordez-leur quelques bontés !
- Bien dit. Tè, c’est ma tournée.
- A la nôtre Loulle.
Victor Ayoli
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Les vins ont trop chaud aux miches.
- Oh! Loule, ton rouge, après t'avoir caressé le clapoir, il te glisse délicieusement vers le cimetière à andouillettes en te réchauffant les tuyaux que c'en est un bonheur.
- Côtes-du-Rhône Victor ! Côtes-du-Rhône !
- Seulement, en sortant de ton merveilleux antre de perdition après deux canons, je risque – si je conduis et me fais contrôler par les lollis – d'y laisser le permis...
- Tu risques pas grand chose: tout ce que tu conduis, c'est tes panards qui marchent en canard! Tè! A la tienne!
- Ce que je reproche à mes potes vignerons, c'est de faire des vins trop forts en alcool. Le moindre Côtes-du-Rhône titre 14°. Trop lourd.
- Moi, je préfèrerais proposer des vins à 11 ou 12°. Mais ça se trouve de moins en moins, et jamais en A.O.C. Il y a vingt ans, seuls les Châteauneuf-du-pape et les Gigondas titraient 14°. Maintenant, c'est la majorité des vins. Je vends ce que j'ai...
- Bientôt, Loule, tu pourras vendre des vins scandinaves, belges ou anglais!
- Dieu – enfin, Bacchus! - me garde, Victor! Ne profère pas des insanités pareilles!
- Pas du tout Loule. Des études sérieuses, notamment par l’INRA, ont prouvé que la précocité des vendanges - et la teneur en alcool qui en résulte - sont liées au réchauffement climatique, un phénomène susceptible de bouleverser la viticulture traditionnelle qui pourrait aller jusqu'au "grand chambardement".
- Qué chambardement?
- La date des vendanges est liée aux températures d'avril à septembre. Les études agronomiques mais également historiques le confirment: été chaud signifie vendanges précoces. L'avancée actuelle est liée en quasi-totalité avec le réchauffement climatique. Dans le temps, lors des années froides, c'était la catastrophe, il fallait mettre du sucre dans le vin qui n'était pas suffisamment alcoolisé ; c’était la « chaptalisation ». Mais depuis une douzaine d'années, on constate une augmentation du degré alcoolique des vins, c'est très net, partout. Ce qui était du 11 degrés avant, c'est du 13 degrés maintenant. Et chez nous, c'est même du 14 et 15°. Ça pose problèmes... En Provence, en Côtes-du-Rhône, en Languedoc, le manque d’eau est de plus en plus flagrant. Au point que l’irrigation au goutte-à-goutte commence entrer dans les mœurs.
- …taing ! Finalement, les vignerons, ils font comme Jésus…
- ?????????!!!!!!!!
- Eh ! oui. Ils changent l’eau en vin ! Mais c’est vrai que la trop forte teneur en alcool des vins actuels est un problème. Vé ! Même les gens qui ont le gosier en pente, comme toi, lèvent moins facilement le coude à l'heure de l'apérobic. Pauvre de moi...
- Rigole… Mais les vignerons qui font un peu travailler les boyaux de leur tête commencent à se faire du mouron. Dans un premier temps, un léger réchauffement climatique c'est plutôt positif pour le vin. Jusqu'à 1 ou 2 degrés Celsius de plus, on peut penser qu'en modifiant les conditions de conduite de la vigne, on pourrait garder les productions traditionnelles et leur valeur de terroir. Mais au delà c'est le grand chambardement. Pour les politiques, l'objectif est de limiter le réchauffement à deux degrés, seuil à partir duquel les impacts commenceraient à devenir dangereux pour les activités humaines. Pour la vigne, deux degrés, c'est le moment où cela commencerait à basculer. Si le réchauffement atteignait 4 ou 5 degrés en moyenne mondiale - ce qui se produira si les tendances actuelles se poursuivent - on pourrait trouver de la vigne dans le sud de la Suède, comme les vignobles qu'on commence à avoir en Angleterre, en Belgique, aux Pays-bas. Et ici, on plantera des palmiers à huile…
- Tè! Victor, l'année prochaine, je te servirai du véritable Knock-le-Zout-Village, du Manchester Grand Cru classé ou des Premières Côtes de Stockholm !
- Eh ! Eh ! Les Champenois prospectent des terroirs dans le sud de l’Angleterre où on trouve déjà plus de vignobles que ce qu’on pense !
- A la tienne !
Victor Ayoli
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Les bistrots, monuments en péril...
- Loulle, tu es à toi seul un monument en péril. Faudra qu'on écrive à Stéphane Bern pour faire quelque chose pour toi.
- Qu'est-ce que tu barjaques là Victor, t’as bu de la flotte ou quoi?
- Eh oui mastroquet de mon cœur, ton troquet est un monument en péril. Il fait partie des nouveaux monuments en péril à sauver : les bistrots. Voilà une noble cause ! Les bistrots sont les derniers lieux de rencontre conviviaux, les derniers espaces où l’on peut s’asseoir au chaud, lire le journal, boire un coup, écouter les dialogues souvent savoureux des piliers de bistrots, espèce éminemment respectable, faite d’humour souvent involontaire, de trogne fellinienne opiniâtrement bâtie à base de spiritueux…
Tiens, hier, je suis allé accompagner au trou un vieil ami. On s’est donc retrouvé entre potes attristés devant une église. Poussés par le froid et le mistral, nous sommes entrés. Mais un moment, ça va. D’autant plus que nos apartés rigolards, de plus en plus bruyants, faisaient se tourner vers nous des regards outrés des contrits et contrites de vocation. Nous sommes donc sortis sur le parvis où nous avons pu donner libre cours à nos souvenirs les plus gratinés, faisant ainsi revivre gaiement notre malheureux pote, héros involontaire de la fête. Le drame, c’est qu’il n’y avait pas le moindre bistrot à moins d’une encablure (pour les ignare, une encablure c’est environ 400 mètres). Il a fallu attendre la fin de la cérémonie et l’embarquement de l’impétrant chez les Roblo’s boys pour qu’on puisse aller s’en jeter quelques uns à sa mémoire…
- C’est ben triste ça, dit Bert. Pourtant, à titre documentaire, je vous signale qu’il existe à Aubord, petit village gardois, une véritable église-bistrot – enfin un temple-bistrot puisqu’on est chez les parpaillot. Dans le corps principal de la bâtisse, sur l’arrière et sur le côté, il y a…un bistrot ! Voilà l’avenir. Aux enterrements, pendant que les femmes vont à l’église ou au temple, ou à la synagogue, ou à la mosquée, les hommes vont..à la chapelle !
Pour en revenir aux bistrots, ils s’étonnent de voir leur clientèle s’amenuiser… Mais il faudrait peut-être qu’ils révisent leurs prix. Remettre sa tournée à l’heure actuelle, revient trop cher ! Donc exit les piliers de bistrots somptueux qui, il y a quelques décennies, travaillaient quotidiennement leur durillon de comptoir en pratiquant — en grands sportifs — l’apéro-bic ! Et sans ces vedettes locales, exit la clientèle qui venait là comme au théâtre…
- Sauf chez Loulle tout de même. À la nôtre !
- Eh, les gars, on va lancer une O.N.G.: Les Bistrots du Cœur
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Le couteau d'Abraham
Le couteau est maintenant devenu le mode "low cost" pour les fanatiques islamistes de s'en prendre au mode de vie de ces "salauds de koufars". Ça m'a inspiré un petit slam:
Dieu maudit, dieu unique, inique et sanguinaire
Dont le rire odieux ensanglante la terre,
Si tu avais du cœur, si tu avais une âme
Aurais-tu retenu le couteau d'Abraham ?
Que ne l'as-tu laissé tuer son rejeton
Plutôt que d'égorger un innocent mouton !
En saignant ses deux fils, tuant sa descendance
Il aurait évité des siècles de souffrance.
Que ce fut Isaac, que ce fut Ismaël,
Ces frères ennemis perpétuent leur duel,
Ces messagers de mort depuis portent le glaive
Et font couler le sang et les larmes sans trêve,
Refusant de remettre leur épée au fourreau
Ils sont à tour de rôle, et victime, et bourreau.
Les enfants d'Isaac fondèrent Israël
Et l'Islam fut donné aux enfants d'Ismaël
Ces frères combattants issus du même sang
Arborent comme emblème l'étoile ou le croissant.
L'objet de leur combat, c'est une même terre -
Que chacun revendique comme leur sanctuaire -
Commune puisqu'alors c'était un même peuple
Avant que des dieux fous ne les rendent aveugles.
Partout où ils essaiment, ils importent leur guerre,
Bafouant les nations qui leur offrent leur terre.
Et sur leur sol martyr, dans le sang et les flammes,
Se massacrant entre eux, ils génèrent des drames.
Les uns sèment la mort au bout de leurs missiles
Au nom de la Charia, sur les champs et les villes,
Les autres, sous l'abri moral de la Shoa,
Massacrent des enfants, explosant corps et bras.
Ces sordides tueurs, ces brutes sanguinaires
Devraient bien méditer ces vers de Baudelaire :
"Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables ! "
N'êtes-vous pas fourbus et noyés dans les larmes ?
Y aura-t-il toujours, entre frères, une lame ?
Ne serait-il pas temps de rejeter la haine
Et se dire « Bonjour ! » à défaut de « Je t'aime ! »
VictorAyoli
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" Patron, je suis venu te dire que je m’en vais "
Le système s’affole : les DRH des entreprises voient avec une stupeur étonnée leurs cadres, leurs ouvriers spécialisés, et même leurs manards, bref leurs « ressources humaines » se présenter dans leur burlingue pour leur dire, comme tonton Gainsbourg : « Je suis venu te dire que je m’en vais... ». Ils ont tous la démissionite ! Serait-ce les vacances qui les travaillent? C’est grave docteur ? Ben, non, pas trop. Et c’est un fainéant robuste, un fainéant de vocation qui vous le dit.
La pandémie a changé le rapport au monde du travail et à la vie ; elle a été un révélateur, amplifiant un malaise présent depuis longtemps et un ressentiment face à certaines habitudes managériales. Ras le bol d’être des variables d’ajustement, des serfs sans voix au chapitre. Les ceux qui vendent leurs temps et leur savoir-faire veulent que leur activité soit source d’épanouissement et pas seulement le moyen de gagner une maigre pâture. En ce sens, tonton Covid aura été positif ! Parce qu’ils semblent y avoir pris goût, les ex-confinés, les thé-lait-travailleurs en pyjama à ce subtil bonheur : glander ! Marcher avec le temps au lieu de se laisser dévorer par lui. Ecouter sa vie. Réfléchir au lieu de s’agiter.
En ex-Indochine, un proverbe dit : « Les Vietnamiens plantent le riz, les Cambodgiens le regardent pousser, les Laotiens l’écoutent pousser ». Toute une philosophie de vie qui désacralise le « travail ». « Travail » (du latin tripalium, instrument de torture). Ils sont bien plus valorisants les termes italien lavorare « labeurer » ou « labourer » plus spécifique et espagnol obrare « œuvrer », accomplir une œuvre.
Le travail implique contrainte, souffrance, malédiction divine. Le sacré l’a imprégné profondément de son odeur fétide de malheur, de mystère, le préservant de toute remise en cause. Le sinistre M. Thiers - oui, celui qui a hélas des rues partout et notamment à Avignon - dans le sein de la Commission sur l’instruction primaire de 1849, disait : « Je veux rendre toute-puissante l’influence du clergé, parce que je compte sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l’homme qu’il est ici-bas pour souffrir et non cette autre philosophie qui dit au contraire à l’homme : "Jouis". » Thiers – fossoyeur de la Commune - formulait la morale de la classe bourgeoise dont il incarna l’égoïsme féroce et l’intelligence étroite.
Mais c'est qu’ils ont appris à glander dans un confinement salutaire. Le COVID leur a offert cette chance et beaucoup la saisisse au lieu de se morfondre en attendant qu' « on » leur donne de nouveau le droit de se vautrer dans la servitude volontaire. Le chômage partiel, c’est en quelque sorte ce revenu universel qui plane depuis quelques années. Tu te lèves le matin, et tu trouves sous le paillasson assez de thunes pour vivre tout en glandant ! Il n’en faut pas trop car le fric pourri tout ce qu’il touche. Assez pour ne pas avoir la hantise de la rue, la hantise de la faim. Elle est pas belle la vie ?
La paresse, la fainéantise, le glandage sont l’apanage d’une élite. On naît fainéant. C’est une chance immense et une injustice pour les autres. L’art de ne rien faire est difficile et ne semble pas donné à tout le monde. Même les loisirs en prennent un coup : le temps libre est de plus en plus confisqué par la télévision et les industriels des loisirs. Nombreux sont ceux qui redoutent l’inaction et réclament un ordre du jour même pendant leurs vacances. Comme s’ils craignaient de se laisser aller, de se laisser guider par la fantaisie. Peut-être par peur de se retrouver seuls avec eux-mêmes ?
Nous sommes influencés par cette culture où le religieux ("Tu te nourriras à la sueur de ton front !") se mêle à l’économique (travailler plus pour gagner plus) et condamne l’oisif à travailler. Sauf s’il est rentier ou/et actionnaires ! Dans ce cas, c’est son capital qui travaille pour lui, c’est-à-dire vous, moi, les cochons de payants de la France d’en bas. C’est le pognon qui manque, pas le boulot qui n’a rien de sacré. D’ailleurs dès qu’ils sont assez ferrés, qu’est-ce qu’ils font les riches ? Ils arrêtent de travailler !
Après des siècles de christianisme et avec l’esprit du capitalisme, on n’imagine pas passer sa vie dans l’inactivité, à moins de passer pour un marginal ou un illuminé. Et malheur à vous si vous avez la malchance d’être au chômage ou si vous avez choisi de faire passer votre vie personnelle avant le travail. On aura vite fait de vous soupçonner de paresse, fainéantise ou de manque d’ambition. Et vous perdrez votre vie à la gagner. Et pourtant ! Dans une autre vie, j’ai même été « chef d’entreprise ». Et je n’embauchais que des fainéants avoués. Ils sont les plus fiables, les plus efficaces des collaborateurs : un fainéant œuvre vite pour avoir plus vite fini et bien pour ne pas avoir à y revenir !
Il y a dans l’art de ne rien faire le signe d’une conscience vraiment affranchie des multiples contraintes qui, de la naissance à la mort, font de la vie une frénétique production de néant. Niquer ces contraintes est une libération.
Dans le système capitaliste d’exploitation de l’humain, il y a de la malice, assurément, à en faire le moins possible pour un patron, à s’arrêter dès qu’il a le dos tourné, à saboter les cadences et les machines, à pratiquer l’art de l’absence justifiée. La paresse ici sauvegarde la santé et prête à la subversion un caractère plaisant, presque ludique, propice au développement de l’imagination ! Elle rompt l’ennui de la servitude, elle brise le mot d’ordre, elle rend la monnaie de sa pièce à ce temps qui vous ôte huit heures de vie et qu’aucun salaire ne vous laissera récupérer. Elle double avec un sauvage acharnement les minutes volées à l’horloge pointeuse, où le décompte de la journée accroît le profit patronal. Voler ainsi un patron, n’est-ce pas de la récupération ?
Pourtant, il plane sur la paresse une telle culpabilité que peu osent la revendiquer comme un temps d’arrêt salutaire, qui permet de se ressaisir et de ne pas aller plus avant dans l’ornière où le vieux monde s’enlise. Encore que ! Certaines entreprises découvrent les bienfaits de la sieste !
Qui, des allocataires sociaux, proclamera qu’il découvre dans l’existence des richesses que la plupart cherchent où elles ne sont pas ? Ils n’ont nul plaisir à ne rien faire, ils ne songent pas à inventer, à créer, à rêver, à imaginer. Ils ont honte le plus souvent d’être privés d’un abrutissement salarié qui les privait d’une paix dont ils disposent maintenant sans oser s’y installer.
La culpabilité dégrade et pervertit la paresse, elle en interdit l’état de grâce, elle la dépouille de son intelligence. Pourtant ils feraient dans la fainéantise d’étonnantes découvertes : un coucher de soleil, le scintillement de la lumière dans les sous-bois, l’odeur des champignons, le goût du pain qu’il a pétri et cuit, le chant des cigales, la conformation troublante de l’orchidée, les rêveries de la terre à l’heure de la rosée, sans oublier les formidables rêves érotiques !
Ce brave coronavirus nous a donne la possibilité de découvrir tout ça.
« Nous aurons bien mérité la retraite » soupirent les travailleurs. Ce qui se mérite, dans la logique de la rentabilité, a déjà été payé dix fois plutôt qu’une !
Si la paresse s’accommodait de la veulerie, de la servitude, de l’obscurantisme, elle ne tarderait pas à entrer dans les programmes d’État qui, prévoyant la liquidation des droits sociaux, mettent en place des organismes caritatifs privés qui y suppléeront : un système de mendicité où s’effaceront les revendications qui, il est vrai, en prennent docilement le chemin si l’on en juge par les dernières supplications publiques sur le leitmotiv « donnez-nous de l’argent ! ». L’affairisme de type mafieux en quoi se reconvertit l’économie en déclin ne saurait coexister qu’avec une oisiveté vidée de toute signification humaine.
La paresse est jouissance de soi ou elle n’est pas. N’espérez pas qu’elle vous soit accordée par vos maîtres ou par leurs dieux. On y vient comme l’enfant par une naturelle inclination à chercher le plaisir et à tourner ce qui le contrarie. C’est une simplicité que l’âge adulte excelle à compliquer.
Que l’on en finisse donc avec la confusion qui allie à la paresse du corps le ramollissement mental appelé paresse de l’esprit - comme si l’esprit n’était pas la forme aliénée de la conscience du corps.
L’intelligence de soi qu’exige la paresse n’est autre que l’intelligence des désirs dont le microcosme corporel a besoin pour s’affranchir du travail qui l’entrave depuis des siècles.
La paresse est un moment de la jouissance de soi, une création, en somme ! Le fainéant est un créateur naturel. Un créateur de bonheur !
Jean Victor Joubert - Fainéant robuste.
Illustration X - Droits réserrvés
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De retour d’hostoland
- Eh ! Oh ! Regardez qui nous arrive ! Un revenant : Victor ! Fatche, t’en a une drôle de gueule, on dirait un aqualique anonyme. Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ?
- Aqualique, tu crois pas si bien dire, Loulle : je viens d’en boire pendant près de deux semaines de l’eau.
- Attends, on peut pas te laisser comme ça. Zoù, tournée générale qu’il a dit Bert, et du rosé de Tavel ! En traitement d’urgence. Bon maintenant raconte-nous.
- Eh bien je sors juste d’ « hostoland ». Ouais, je viens de passer douze jours à l’hosto. Et ils m’ont sorti un litre et demi d’eau du poumon gauche. Pourtant, vous êtes témoins que la flotte, j’en abuse pas, sinon désinfectée au pastis…
- Ah ça c'est ben vrai ! On peut témoigner. Raconte.
- Il y a trois semaines,dans la nuit, je suis réveillé par une quinte de toux m’occasionnant une douleur fulgurante au côté gauche, le côté de la magnéto. Puteng que je me dis, mauvais tango : grosse douleur dans la poitrine côté bâbord, avec le palpitant qui tourne en surrégime et des difficultés à respirer… T’es en train d’infarctuser Victor, que je me dis. Pas le moment de sodomiser les diptères. Je m'apprête à déclencher le « plan Orrsec » : téléphoner aux pompelards, puis ambulance qui crie « tiens-bon…tiens-bon…tiens-bon… », urgence et tout le tremblement. Mais je ne m’affole pas et je fais le point avant de sonner la cavalerie. La douleur que j’avais était circonscrite au côté gauche, mais dans la viande et surtout lorsque je respirais, comme quand je m’étais esquintée les côtelettes quand j’étais bûcheron dans une autre vie et qu’un arbre me courait après pour me faire des misères. Par contre je pouvais bouger sans problèmes mon bras gauche où il n’y avait aucune douleur. Alors je me suis dit : C’est pas l’infarctus, Victor. Alors « ouate Inde scie ». J’ai avalé un Doliprane et, assis dans un fauteuil, j’ai passé la noye à échanger des maigres goulets d’air contre des douleurs que j’apprivoisais : respirer par le ventre, bouger le moins possible les côtelettes mais quand je toussais, c’était l’horreur. Et je suis allé voir mon toubib qui m’a ausculté avec son machintoscope, tripoté ou j’avais mal, s’est rendu compte qu’il n’y avait pratiquement pas d’air qui circulait dans l’éponge bâbord. Il m’envoie faire une radio tout en me donnant un antibio large spectre « pour prendre de l’avance » qu’il me dit. Je fais, le ouiquinde passe dans la douleur et le lundi matin, je retourne voir mon toubib. Il m’ausculte : « Ça s’est aggravé » qu’il me dit et il téléphone direct au service « pneumo » de l’hosto. Chance : un pajot se libérait. Je préviens ma fille qui viens me chercher et, en route, coup de fil du service qui me donnait les indications pour être hospitalisé. « Passez aux étiquettes » qu’ils me disent. « C’est quoi ça que je dis à ma fille ? - T’occupe, je connais ». Passé le rituel « des étiquettes », on monte au cinquième en suivant d'étranges lignes de couleurs au sol. Pour moi, c’était nouveau, c’était la première fois de ma vie que j’étais malade et que j’allais à l’hosto… Et une heure après j’étais devenu « ch33porte » avec un bracelet plein de codes-barres.
Et alors toute la puissance du bastringue s’est mise en mouvement. Des nanas et des mecs tout en blanc sont venus avec des instruments sur roulettes pour me prendre la tension, la « saturation oxy», la température dans l’oreille, d’autres sont venus me perforer qui le bout du doigt, qui une veine main gauche, une autre est venue me planter un espèce de micro entonnoir dans une veine, avec un robinet.
-...teng ! C’était la samba des poinçonneurs des lilas, comme aurait dit tonton Gainsbourg !
- Et c’est pas fini. La docteure en chef est venu me voir, m’ausculter, me questionner, m’a programmé un scanner et des radios. Puis ça a été l’heure de la gamelle. C’est pas Bocuse mais c’est pas non plus Macdo et ça manque un peu de rouquin. Nombreuses visites chez mon colloc, Monsieur « ch33Fenêtre », un tousseur de qualité. Puis rebelotte pour les prises des « constantes » qui semblent rendre contentes les jolies infirmières. Puis ça se calme, les visiteurs s’en vont, les personnels de service changent, l’hosto se prépare pour la noche… Moi je m'installe le moins douloureusement possible et je bouquine. J’ai emporté quatre cente cinquante livres, alors je peux tenir.
- Quatre-cents cinquante bouquins ? T’as fait venir un camion ou quoi ?
- Non, bougre de nifle, faut être un peu moderne. Tous ces bouquins entrent dans une liseuse électronique de douze centimètres sur dix-sept. J’ai là-dedans tout Victor Hugo, tout Rimbaud, L’Iliade et l'Odyssée de tonton Homère, j’ai encore l’Enfer de Dante, Epicure, normal pour l’hosto, mais aussi des Teulé, des Eric-Emmanuel Schmidt, des San Antonio, des Maigret, des King, des Houellebec et même des livres de cul. Moi qui suis un boulimique de la lecture, j’étais servi.
Le lendemain je suis parti en charrette, enfin en chaise roulante, avec un mec qui me pousse, dans les tréfonds du bâtiment – moi je suis au cinquième – pour le Graal moderne : le Saint Scanner ! J’ai attendu un moment puis une jolie leucovêtue est venu me chercher et m’a introduit dans l’antre de la Bête, un tunnel dans lequel l’impétrant glisse sur un lit roulant. Plein de jolies petites stagiaires pour s’occuper de moi ! En me levant de la charrette pour m’assoir sur le lit roulant, je leur ai chanté, en esquissant un pas de danse « C’est ma première Scanner partie, c’est ma première Scanner partie… » Elles ont dansé avec moi en se réjouissant de voir un client marrant !
Suite aux résultats, la docteure spécialiste des éponges a décidé de me drainer.
- De te trainer où Victor ? C’est pas des manières ça.
- De me drainer Loulle, pas traîner. De me mettre un drain pour pomper le jus qu’ils avaient décelé dans l’éponge bâbord. Alors, le lendemain matin, un infirmier est arrivé dans ma piaule avec une caisse en carton. Il l’a ouverte, a mis des gants stériles, a étalé sur une tablette un tissu stérile et a déballé un tas de trucs : des compresses, des bouteilles de bétadine, une sorte de valise, des tuyaux plastiques souples gros comme le doigt, une tige creuse en ferraille elle aussi comme le petit doigt. Puis est arrivé le chirurgien. Ils m’ont demandé de m’assoir et de lever le bras gauche bien sur l’arrière. Le toubib nettoyé ma viande a un endroit précis, au milieu de mes côtelettes, m’a fait une piquouze d'anesthésiant local, puis en deux coups de bistouri a dégagé un endroit entre les côtes.
- Il t’a taillé une entrecôte, dans ta viande ?
- Non, Loulle c’était pas Cannibale Lecter le mec. Il a mis un tuyau creux de vingt centimètres de long dans le passage qu’il avait préparé au couteau. L’infirmier a mis une sorte de poignée à l’autre extrémité et a enfoncé en tournant entre les côtes pour passer à travers. Ça fait un peu drôle, mais je me tenais fermement au pageot et je ne suis pas douillet. Puis ils ont glissé dedans un tuyau plastique moins gros. Ils ont branché une grosse seringue, ont poussé le tuyau qui a percé la plèvre et est alors sorti dans la seringue plein de jus qu’ils ont mis dans trois flacons, pour analyses et culture qu’ils m’ont dit. On aurait dit du rhum ambré. Puis ils ont branché le gros tuyau qui allait jusqu’à une petite valise chargée de récupérer le jus et d’en mesurer le volume tandis que le toubib cousait la peau bien autour du tuyau. Il en ai sorti d’emblée un litre et demi de ce jus étrange, de l’eau qu’ils m’ont dit. J’avais de l’eau dans les poumons !
- Un litre et demi d’eau ? A toi ? Tu n’en as jamais bu autant dans ta vie, sinon désinfectée au pastaga…
- C’est aussi ce que je pensais. Je me suis trimbalé ce truc pendant quatre au cinq jours. Pratique pour aller pisser et téléphoner à Moscou ! Chaque jour deux personnes venaient me faire une radio, direct sur le lit, avec une sorte de girafe articulée pour vérifier l’emplacement du drain. La toubibe venait chaque jour voir si tout allait bien et vérifier à la valoche l’écoulement du jus. Lorsque ça n’a plus coulé, elle décidé d’enlever le drain. Rebelote. Ils ont retiré le tuyau de ma viande puis recousu le trou. Et voilà le travail. Je suis resté encore quelques jours en observation et là je me suis rendu compte que j’allais beaucoup mieux à des signes infaillibles.
- Ah bon. C’est quoi ?
- Et bien il y avait deux fois par jour une femme de salle qui venait avec son long balai nettoyer et désinfecter le sol de la piaule. Sous son uniforme blanc on devinait des enjoliveurs de poumons avantageux et un train arrière monté sur amortisseurs haut de gamme. Je la voyais se pencher, se courber, se tendre pour passer son escoube partout. Mais je souffrais trop pour apprécier. Puis, les derniers jours, ce n’est plus le balai que je voyais, mais le superbe ballet que m’offrait cette belle jeune femme, cambrée, jambes tendues, bras en mouvements. Dans ma tête je mettais une musique de reggae ou de rumba et elle m’offrait le plus émouvant des ballets !
- Ben mon salaud...
- Pas salaud Loulle, connaisseur et amoureux de la Vie ! Puis un scanner de contrôle, des analyses de sang et ils m’ont libéré. Voilà pourquoi, quelques jours de repos plus tard, je suis chez toi Loulle, dans ton antre du bonheur !
- Tu es sauvé des eaux finalement, comme Moïse !
- En quelque sorte. Tè, remets ma tournée de Tavel !
Jean-Victor Joubert
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Il ne voyageait pas qu'au centre de la terre notre Julot international !
Lamentation d’un poil de cul de femme
Il est dur lorsque sur la terre
Dans le bonheur on a vécu
De mourir triste et solitaire
Sur les ruines d’un vieux cul.
Jadis dans un forêt vierge,
Je fus planté, sur le versant
Qu’un pur filet d’urine asperge,
Et parfois un filet de sang.
Alors dans ce taillis sauvage,
Les poils poussaient par mes sillons,
Et sous leur virginal ombrage,
Paissaient de jolis morpions.
Destin fatal un doigt nubile
Un soir par là vint s’égarer,
Et de sa phalange mobile
Frotter, racler et labourer.
Bientôt au doigt le vit succède,
Et, dans ses appétits ardents,
Appelant la langue à son aide ;
Il nous déchire à belle dents.
J’ai vu s’en aller nos dépouilles
Sur le fleuve des passions,
Qui prend sa source – dans les couilles,
Et va se perdre dans les cons.
Hélas ! l’épine est sous la rose,
Et la pine sous le plaisir
Bientôt au bord des exostoses,
Des chancres vinrent à fleurir.
Les coqs de leur crête inhumaine
Se parent dans tous les chemins :
Dans le département de l’Aine
Gambadent les jeunes poulains.
Mais, quand le passé fut propice,
Pourquoi songer à l’avenir ?
Et qu’importe la chaudepisse
Quand il reste le souvenir ?
N’ai-je pas vu tous les prépuces,
Avoir chez nous un libre accès,
Alors même qu’ils étaient russes,
Surtout quand ils étaient français.
J’ai couvert de mon ombre amie
La grenette de l’écolier,
Le membre de l’Académie,
Et le vit du carabinier.
J’ai vu le vieillard phosphorique,
Dans un effort trop passager,
Charger avec son dard étique,
Sans parvenir à décharger.
J’ai vu – mais la motte déserte
N’a plus de flux ni de reflux,
Et la matrice trop ouverte,
Attend vainement le phallus.
J’ai perdu, depuis une année,
Mes compagnons déjà trop vieux,
Et mes beaux poils du périnée
Sont engloutis dans divers lieux.
Aux lèvres des jeunes pucelles,
Croissez en paix, poils ingénus.
Adieu, mes cousins des aisselles,
Adieu, mes frères de l’anus !
J’espérais à l’heure dernière,
Me noyer dans l’eau des bidets,
Mais j’habite sur un derrière
Qu’hélas on ne lave jamais.
– Il eut parlé longtemps encore,
Lorsqu’un vent vif précipité,
Broyant, mais non pas inodore,
Le lança dans l’éternité.
Ainsi tout retourne dans la tombe,
Tout ce qui vit, tout ce qui fut,
Ainsi tout changent ainsi tout tombe,
Illusions…et poils de cul.
Jules Verne
illustration X - Droits réservés
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Comment contrer la grève des ventres féconds
- Eh ! T’as entendu Loulle la France est tombé dans le « baby crash » qu’ils disent depuis ce matin dans les machines à bruit. Et même que not bon Président s'y met aussi dans son grand raout. Faîtes des lardons mesdames!
Pourquoi les Françaises ne veulent plus faire d’enfants? Elles font comme si elles le faisait, tout bien comme il faut, avec les gâtés, les secousses, les soupirs, même les cris de bonheur s’il faut mais avec la piloche ou le con d’homme, pardon le « condom », eh bien pas de polichinelle dans le tiroir. Et la France va bientôt rejoindre les autres pays européens, notamment l’Allemagne et l’Italie, où les femmes semblent faire la grève du ventre fécond.
- Pas toutes les femmes Victor. Ailleurs dans le monde règne une démographie démente. Sache que pour chaque battement de notre palpitant, trois bébés naissent quelque part dans le monde ! Essaye d’imaginer ce fleuve, cette marée de nouveaux venus braillards sur cette pauvre boule de plus en plus puante qu’on appelle Terre !
- Cette reproduction zoologique peut avoir une cause sécuritaire pour les géniteurs :plus ils font d’enfants plus il en restera pour s’occuper d’eux lorsqu’ils seront vieux. C’est le cas dans bien des pays africains ou asiatiques où les notions de sécurité sociale sont inconnues. Mais elle peut aussi avoir une autre finalité, beaucoup plus vicelarde : la conquête par la guerre des utérus. Houari Boumedienne, ancien président de l’Algérie proclamait devant l’ONU ces propos aussi menaçants que prophétiques : «Un jour, des millions d'hommes quitteront l'hémisphère Sud pour aller dans l'hémisphère Nord. Et ils n'iront pas là-bas en tant qu'amis. Parce qu'ils iront là-bas pour le conquérir. Et ils le conquerront avec leurs fils. Le ventre de nos femmes nous donnera la victoire.» On y est Loulle. On y est.
- C’est ça que tu appelles la guerre des utérus ?
- Exactement Loulle. En deux ou trois générations, les populations exogènes, c'est-à-dire venues d’ailleurs, vont supplanter les populations indigènes. C’est mathématique. Ça n’a rien à voir avec un quiconque complot du « grand remplacement ». Dans nos civilisations occidentales où la religion a été remise à sa place et où les femmes sont éduquées, la démographie galopante n’existe plus. C’est bon pour la planète, mais c'est une faiblesse pour nous car en démocratie, ce sont les plus nombreux qui gagnent, d’où le réflexe de faire le plus d’enfants possibles pour écraser l’adversaire par le nombre. Lorsque nos femmes font un, deux, voire trois enfants, les femmes venues d’ailleurs - majoritairement musulmanes donc maintenue dans l’inculture par l'idéologie machiste de l’islam – en font cinq, six, sept et plus si affinité…et allocations familiales.
- C’est l’argent braguette !
- Et la conquête sournoise, à bas bruit, où les conquis paient pour les conquérants. La konnerie à l’état pur…
- Mais alors comment faire Victor ? Supprimer les allocs ?
- Pas les supprimer, mais les encadrer strictement.
- Comment ?
- Le but, c’est de maintenir un remplacement des générations majoritairement indigène tout en faisant barrage à l’argent braguette, donc à l’asservissement par la guerre des utérus. Par exemple les allocs paient 400 euros par mois jusqu’à sa majorité pour un enfant, 500 euros pour un deuxième enfant, 600 euros pour un troisième enfant mais rien pour un quatrième enfant et une taxe de 400 euros pour le cinquième, 500 pour le sixième, 600 pour le septième, etc. L’argent braguette n’y survivra pas longtemps ! Et la France et l’Europe ne perdront pas la guerre des utérus.
- Voilà une idée qu’elle est bonne Victor ! On pourrait même considérer pour la mère cela comme un salaire ouvrant droit à retraite et autres prestations.
- Bien entendu Loulle.
- Eh ! Victor Macrounet aurait dû de prendre comme ministre de la famille dans son remaniement ! Mais je crois que ce n’est pas très « politiquement correct » ton système. Allez buvons un coup !
Victor Ayoli.